De plus en plus de Juifs français émigreraient au Québec. Nous avons rencontré un observateur privilégié de ce phénomène : au sein de son association Le Moadon, Paul Lipinski renseigne depuis une dizaine d’années les juifs français candidats à l’immigration dans la belle province.
« Je dirais que les demandes d’information sur l’expatriation au Québec ont doublé depuis l’intervention israélienne à Gaza durant l’été 2014 », explique Paul Lipinski, franco-canadien, et animateur sur Radio-Shalom. De 2006 à 2011, il avait mis son association entre parenthèses, mais les évènements l’ont poussé à se remettre dans le bain. « À chaque intervention israélienne dans les territoires palestiniens, cela se répercutait sur la communauté juive en France, les gens faisaient l’amalgame », pense-t-il.
La tuerie de l’Hyper-Casher en janvier n’a pas arrangé les choses. Selon Paul, l’ambiance actuelle en France est pesante pour la communauté juive. « Beaucoup de gens qui me contactent me disent qu’en France ils doivent cacher leur judaïsme, ils ne peuvent pas être eux-mêmes », explique-il. « C’est souvent eux qui m’indiquent pourquoi ils veulent s’expatrier, comme s’ils avaient besoin de se livrer », renchérit-il.
Les plus du Québec
[caption id="attachment_10937" align="alignleft" width="300"] Paul Lipinski et son équipe d’Hier encore sur Radio-Shalom[/caption]La plupart des français qui viennent au Québec sont attirés par un plus faible taux de chômage. Les juifs qui s’adressent à Paul cherchent avant tout plus de sécurité et souhaitent vivre leur religion plus librement. « La première raison pour laquelle les juifs français envisagent de venir au Québec c’est pour fuir l’antisémitisme. Oui, il y a d’autres causes, les difficultés économiques par exemple, mais l’antisémitisme a vraiment progressé », explique Paul.
Pourquoi le Québec connait peu ce problème, comparé à la France? Paul explique cela par des raisons historiques. « Le Canada s’est construit avec des immigrants, alors tout le monde ici est traité de la même façon », explique-t-il. Il rajoute que le communautarisme est toléré au Canada, tandis qu’il n’est pas bien accepté en France. « Les Français n’aiment pas la vie communautaire car ils pensent que ça va diviser les gens. Moi je trouve que ça ne les divise pas, mais au contraire que ça les protège », argumente-t-il.
De plus, le gouvernement Harper est très ouvert concernant la politique d’Israël, tandis que la France est traditionnellement plus critique. « Harper est derrière Israël et ça, ça plait énormément aux gens. Même au niveau du gouvernement provincial, la communauté juive est bien considérée », estime Paul.
Un phénomène qui reste fluctuant
Cet expert de l’installation au Québec relativise cependant une arrivée massive de juifs français dans la belle province. « Pendant quelques mois tu vas avoir des demandes, et puis ça va retomber, ça dépend aussi des saisons », explique-t-il. Il rappelle également que l’expatriation reste une solution plébiscitée par les plus jeunes. « La plupart des gens qui immigrent ont entre 18 et 35 ans, les autres, on ne va pas leur dire de partir », pense-t-il.
Ma mère a été cachée pendant la seconde guerre mondiale, mais elle ne voudrait jamais quitter la France malgré tout ce qui est arrivé
Selon lui, certains membres de la communauté juive, plus âgés, sont toujours profondément attachés à la « patrie des droits de l’homme ». Une réalité pour Paul, dont la mère vit encore en France. « Ma mère a été cachée pendant la seconde guerre mondiale, mais elle ne voudrait jamais quitter la France malgré tout ce qui est arrivé », raconte-t-il.
La destination d’expatriation favorite des juifs français reste de toute façon Israël. « Quand les juifs arrivent en Israël on leur donne la nationalité d’office et de l’argent pour s’installer », explique Paul. Il souligne le discours du Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu qui encourage les juifs de France à immigrer en « terre promise ». « Il fait son vendeur, ce qui énerve beaucoup les Français et je peux le comprendre », s’exclame-t-il.
Paul, lui, est un pro-Québec convaincu. « Au gouvernement, ils ne savent pas à quel point je leur fais de la promotion, en plus à la base je suis vendeur », plaisante-t-il. Comme beaucoup d’expatriés, il apprécie le savant mélange de culture européenne et américaine dont jouit le Québec. C’est bénévolement qu’il accompagne ses pairs dans leur projet d’expatriation, tandis que certains organismes en ont fait leur fond de commerce. « Les gens apprécient que je sois français, ils s’identifient », pense-t-il.
Crédit photo : Paul Lipinski
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Shalom :Bertrand peut-être a Montréal en région non et je suis de souche 76 ans.Je m’habillais et pas le seul dans une mercerie tenue par des juifs et je mange des produits cacher je ne suis pas mort. Pourquoi choisir toujours Montréal il y a d’autres villes au Québec. Qu’est-ce que le Québécois a plus qu’un juif? Et pourquoi les québécois se font soignés dans l’Hôpital Juif a Montréal?
Article ridicule, le Québec ce n’est pas le reste du Canada. Je n’ai jamais entendu de propos plus foncièrement antisémites qu’au Québec et par des québécois de souche.
Confusion aussi entre le gouvernement qui est effectivement pro sioniste et le reste de la population.