Plus de 60 000 partisans dans un Stade olympique sur le bord de craquer. Un jeune club canadien, l’Impact de Montréal, passe à 40 minutes d’un exploit sans précédent : gagner la Ligue des Champions de la CONCACAF. Que demander de mieux pour mettre la table pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA et rayonner à l’international ?
Dans un pays reconnu pour ses températures froides et ses sports nordiques, le football était Roi, d’un océan à l’autre ces dernières semaines, et le sera encore le mois prochain lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, qui se déroule au Canada. L’effervescence qu’a connue l’Impact de Montréal durant ses derniers matchs, a engendré une plus grande visibilité pour ce sport, surtout après une dernière saison difficile, comme celle de 2014.
« L’Impact a mérité de passer chaque étape, car ils ont préparé tous leurs matchs avec sérieux et ont dépassé les attentes à plusieurs reprises par rapport à un public qui n’y croyait pas trop », explique Patrick Leduc, ancien joueur de l’Impact de 2000 et 2010, aujourd’hui analyste sportif sur RDS (Réseau des sports).
Un but historique de Cameron Porter qui fait entrer l’Impact « dans l’histoire »
[caption id="attachment_10921" align="alignright" width="300"] Lancement de la Coupe Rhône le 4 mai dernier à Montréal[/caption]Malgré sa défaite le 29 avril dernier en finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF face au Club America du Mexique, l’Impact a ravivé la flamme du football dans le cœur des Montréalais. Le but historique de la recrue Cameron Porter dans les arrêts de jeu au moment des quarts de finale a, par exemple, clairement défini le slogan de l’Impact : « Marquons l’histoire ».
L’Impact est une équipe qui fait parler d’elle à certains endroits en Europe, dont en France, ce qui pourrait développer des liens pour l’acquisition éventuelle d’un nouveau joueur, selon Patrick Leduc, rencontré lors de la soirée annonçant l’évènement vinicole sportif la Coupe Rhône, dont il sera l’invité d’honneur. « À Montréal, on ne s’aperçoit pas de l’envergure que l’Impact a pris au niveau de l’international, ajoute-t-il, on est trop centré sur ce qui se passe ici. »
« Une équipe plus compétitive est essentielle pour réussir »
Pour continuer de gagner la ferveur du public, et faire du football un sport pas uniquement européen, l’Impact doit rester le plus longtemps possible dans une atmosphère et une ambiance positive. « On croit que l’Impact peut aller plus loin que l’an dernier, il doit surfer sur la vague et continuer à offrir un bon spectacle, lance l’ancien joueur de l’équipe. Tous les matchs au Stade cette année ont été excitants, le public était incroyable et n’en croyait pas ses yeux. »
L’Impact a le potentiel pour devenir une équipe qui s’affirme davantage et prend plus de place
Pour M. Leduc, le football est le sport de l’avenir aux États-Unis comme au Canada, bien que l’on remarque moins d’intérêt pour le football professionnel que pour le hockey professionnel. « L’Impact a le potentiel pour devenir une équipe qui s’affirme davantage et prend plus de place, mais cela prend plus de victoires, un titre ou de bonnes performances », ajoute-t-il.
La France favorite pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA
Cette année, Montréal est fière d’être l’une des villes hôtes officielles de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, en accueillant neuf matchs sur son île. Le tournoi, qui se déroulera dans six villes canadiennes du 6 juin au 5 juillet 2015, est un superbe événement selon Patrick Leduc, même si, malheureusement, trop peu médiatisé au profit du hockey : « Les Canadiennes ont déjà séduit tout le pays quand elles ont gagné une médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2012 à Londres face aux Françaises, mais elles restent souvent dans l’ombre. »
Les Françaises sont les plus dangereuses dans le tournoi, elles sont capables de gagner la Coupe du Monde!
Selon l’ancien joueur de l’Impact, l’équipe de France va sûrement jouer la plupart de ses matchs à Montréal. « Je pense que les Françaises sont les plus dangereuses dans le tournoi, elles sont capables de gagner la Coupe du Monde, confie-t-il. C’est une des équipes qui joue le mieux même si elle n’a jamais gagné un grand tournoi. » Il est évident que pour ces jeunes femmes, si l’occasion se présente, un match Canada-France serait une occasion de prendre une revanche des Jeux olympiques de Londres.
En termes de jeu collectif, la France est un modèle à suivre
Pour Patrick Leduc, les Françaises jouent très bien et sont un modèle à suivre en termes de jeu collectif. « Même les moins de 20 ans qui sont venues l’an dernier sont très bonnes, explique-t-il. C’est une équipe qui a une idée de jeu très claire, et un style de jeu qui plait en général. » Selon lui, la plupart des Québécois qui ont découvert l’équipe de France sont très étonnés et trouvent qu’elles jouent mieux que les hommes. « C’est un jeu plus cohérent que celui de l’équipe masculine, et souvent de très haut niveau », ajoute M. Leduc.
Cette Coupe du Monde s’annonce donc passionnante et surprenante avec une possible belle revanche Canada-France, même si les Canadiennes s’avèrent hargneuses et dures à battre lorsqu’elles sont sur leur territoire. Patrick Leduc annonce une France en finale ou demi-finale, avec dans le carré d’as, Canada/Allemagne et États-Unis/France. « Cela va dépendre si elles ont une bonne gardienne dans les buts, déclare l’ancien milieu de terrain de l’Impact. Si elles en ont une de classe d’élite mondiale, ça pourrait marcher. »
(crédit photo : Charlotte Lopez)
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